Macadam Vacher

C’est l’histoire de Robert Duval, maître d’hôtel de grande renommée. Après des années vouées à son métier rigide de service, de sérieux, de minutie, et de façade-palace avec les gens rencontrés mais aussi avec lui-même, Monsieur Robert réalise le poids de l’asservissement dans lequel sa vie s’ est construite. Par nécessité, il quitte son propre enfermement. C’est en ‘respiration’ dans les marais du pays de Retz qu’il rencontre Olha, vache fugueuse, de race nantaise. Aussitôt, l’enfant renaît en lui qui l’amène dorénavant à vivre avec la joie. C’est grâce et en compagnie de la vache ID, qu’il décide de partir vagabonder dans l’aventure de sa nouvelle vie. Itinérance faite d’observations, de rencontres d’ordinaire extra, d’échanges, de partages. Le choix de la marginalité. Le retour à la lenteur. Le lien de l’animal et de l’homme qui semble réveiller des chemins tracés depuis les temps anciens. Les liens visibles et invisibles qui les relient avec le monde vivant.

Déroulement du spectacle
Ce spectacle est imaginé comme un road movie. L’immersion dans l’espace public, dans un quartier ou un bourg, pendant trois à quatre jours d’un duo improbable, une vache nommée Olha et son vacher, un certain Monsieur Robert. Ce temps représente, pour le duo Robert et Olha, une pause dans leur périple. Au départ, l’histoire n’apparaît que par certaines traces visuelles, la rumeur commence à se propager. Création in situ, Macadam Vacher est une histoire itinérante qui se raconte à chaque fois différemment, en fonction des lieux où elle se joue. Ce spectacle se déroule en 3 actes plus un rendez-vous final.

La rencontre avec la Nantaise

À l’attache dans l’étable, hiver 2012, sept mères et autant de génisses. Ainsi fut ma première rencontre avec la vache nantaise. Tout dans cet endroit me ramena à mon enfance dans l’est de la France. À une époque pas si lointaine où toutes les vaches du pays de Montbéliard avaient encore leurs cornes.
La discussion que j’ai eu à cet instant-là avec cet éleveur passionné (devenu un ami comme quelques autres depuis mon aventure avec Olha, ma partenaire vache). Le récit du long cheminement pour la sauvegarde de cette race quasi condamnée à une disparition programmée comme bien d’autres Bos Taurus. La réussite de cette entreprise quarante années(environ) plus tard. Le respect porté par l’éleveurs sur son troupeau de nantaise. Tout cela m’a permis de poser un regard neuf, différent, profond et poétique sur cet animal domestiqué. La nantaise, par son comportement, son allure, son indépendance, son bien être dans une végétation dense, voire hostile m’a ramené aux peintures rupestres de mes livres d’histoires puis bien plus tard a ceux de la grotte Chauvet que j’ai touché du regard. Elle m’a séduit ! Et puisque mon travail artistique est basé sur le vivant qui m’entoure, les petits riens dus au hasard, les petits signes du destin, ont fait le reste. Il fut alors clair pour moi
que, de nos chemins croisés pouvaient naître une aventure artistique.

Le passant : C’est une vache à lait, où une vache à viande ?
Macadam vacher : Ni l’une, ni l’autre. C’est une divinité ! Elle est plus près de la déesse Hator que de la salle de traite où de l’abattoir.

Intervenants

M. Robert : Didier Loiget
La vache : ID (2015-2018), Olha (2019-aujourd’hui)
Vue d’ensemble : Jérôme Bouvet
Écriture en collaboration : Didier Loiget, Jérôme Bouvet, Soizic Kaltex, Isabelle L’Helgouac’h
Régie technique (par alternance): Stéphane Abrioux, Zachary Loiget.
Costume : Marta